Le nouveau siège social des CFL, devant la gare de Luxembourg fait partie d’un site important dans l’histoire des chemins de fer au Grand-Duché. Il pourra accueillir jusqu’à 1.200 employés dès 2027. Regards sur une opération immobilière d’envergure avec Roxane, directrice chez CFL immo.

Respect du patrimoine, architecture durable et concept énergétique innovant sont trois des grandes caractéristiques du nouveau bâtiment avec lesquelles doit jongler Roxane, au terme d’un processus de sélection architectural archi-rigoureux. Les défis sont nombreux pour cette directrice de projet qui cumule des formations universitaires en génie civil, en urbanisme et en architecture. Un triple profil qui lui assure un regard compétent sur l’ensemble des opérations.

« J’ai une vingtaine de collaborateurs à ma charge, et mon département est appelé à grandir ces prochaines années, assure-t-elle. C’est passionnant d’être au cœur des projets immobiliers des CFL. Je fais le suivi opérationnel des projets, et le lien avec la direction des CFL et les administrations luxembourgeoises. Nos missions ont beaucoup évolué ces dernières années. Nous avons des missions stratégiques et l’envergure des projets en cours n’est pas comparable à ce qu’on faisait avant. »

Une famille d’ingénieurs

Roxane a grandi dans une famille d’ingénieurs, dont notamment son père ingénieur qui a pratiqué ce métier avec passion toute sa vie. Plus tard, lors de ses études universitaires, s’est développé son intérêt pour l’architecture et l’urbanisme, et la maîtrise de ces trois disciplines sœurs ont fait d’elle une spécialiste aux savoirs pointus mais multiples, largement mises à profit en tant que maître d’ouvrage sur les chantiers parisiens pendant de nombreuses années.

Jusqu’à ce qu’elle entre aux CFL. Sa polyvalence fait d’elle une excellente chef d’orchestre, qui « comprend chacun des aspects », comme elle l’explique elle-même. En plus du nouveau siège social, son service pilote en ce moment la construction d’un immeuble de formation pour les ressources humaines et d’un nouvel immeuble administratif, de même que le réaménagement intérieur de nombreux espaces de bureaux. De plus, une grande partie de l’équipe développe des projets de promotion immobilière. En effet, d’ici 2030 le groupe CFL mettra sur le marché plusieurs centaines de logements. On parle ici du développement de plus de 150 000 mètres carrés de surface constructible sur le territoire luxembourgeois.

C’est évidemment le projet du siège social qui constitue la priorité de ses activités. « Le bâtiment actuel était obsolète parce qu’il peinait à loger tout le monde dans une période de forte augmentation des effectifs, explique-t-elle, et parce qu’il ne correspondait plus aux nouveaux modes de travail actuels, dans une ère de travail collaboratif et de partage. Il était également désuet sur beaucoup d’aspects techniques. »

Un projet exceptionnel

Toutefois, pas question de s’installer ailleurs que sur le site original, Place de la Gare « parce que ce site est important pour la mémoire collective des Luxembourgeois », réaffirme Roxane. Le projet combine ainsi le neuf et l’ancien, en conjuguant l’innovation architecturale et le respect du patrimoine, dans une démarche participative réalisée avec la ville de Luxembourg et l’Institut national pour le patrimoine architectural (INPA, anciennement Service des sites et monuments nationaux, NDLR).

« Il fallait intégrer tout le monde, car c’est un projet stratégique et emblématique pour les CFL autant que pour le quartier et pour la ville de Luxembourg, ainsi qu’à l’échelle du pays. ». Et les choses n’ont pas été faites à moitié. Au cours d’un appel d’offres public européen réalisé dans les règles de l’art, en deux phases, les dossiers en provenance de France, d’Italie, de Suisse, d’Allemagne, du Luxembourg et des Pays-Bas ont été analysés « de manière très fine et très cartésienne », confirme Roxane.

Pour se qualifier, les projets devaient respecter 140 critères, « établis en fonction des normes les plus exigeantes actuellement en architecture ». Les exigences étaient notamment élevées en matière de qualité architecturale et urbanistique, ainsi que la qualité des espaces de travail. À ceci s’ajoutent le choix des matériaux (durables et évolutifs), la gestion de l’eau, l’insertion dans l’environnement urbain, la prise en compte d’objectifs environnementaux et l’intégration des façades protégées de l’ancien bâtiment. « Nous avons aussi été exigeants avec les architectes en ce qui a trait au planning de l’exploitation future de l’espace et à la conception architecturale du bâtiment, qui doit correspondre à l’image de marque de l’entreprise. Nous voulions un bâtiment-signature avec une forte identité. Il fallait aussi que tout soit conforme à plusieurs demandes de certification avec des niveaux d’exigence importants », ajoute Roxane.

Un bureau luxembourgeois d’architecture et d’urbanisme ainsi que deux bureaux d’études ont été retenus grâce à leurs soumissions d’une qualité remarquable.

Le défi de la conservation des façades

Non seulement la façade de l’ancien bâtiment sera conservée, mais elle retrouvera son lustre d’antan. « Lors des précédentes rénovations, des couches d’isolation supplémentaires avaient été installées à l’extérieur, faisant perdre au bâtiment ses lignes fines architecturales anciennes, rappelle Roxane. On a prévu de lui redonner son identité ancienne, tout en construisant un bâtiment fonctionnel moderne. »

C’est l’un des défis. De même que celui de respecter toutes les exigences du classement du bâtiment par l’INPA en arrivant tout de même à y associer le niveau de performance énergétique souhaité et créer de l’harmonie avec la façade des nouvelles extensions.

L’escalier et la fresque murale en mosaïque dans le hall d’entrée du bâtiment sont aussi entièrement intégrés dans le nouveau concept.  

Un concept énergétique innovant

Roxane en est fière : le concept énergétique du siège des CFL sera l’un des plus singuliers au Luxembourg, avec des techniques performantes et durables. Comment fonctionne ce système de réchauffement et refroidissement par dalle active ? « Il s’appuie sur de grands réservoirs d’eau et des pompes à chaleur réversibles, explique la directrice. Ces pompes vont puiser leur énergie dans l’eau, qui se refroidit ou se réchauffe en fonction des besoins de chauffage ou de climatisation. Une partie du système est aussi connectée au réseau de chauffage urbain, et il y aura aussi un système de panneaux solaires hybrides qui produit entre autres de l’électricité qui sera directement consommée sur place. »

L’objectif est d’éviter le plus possible l’usage de gaz. Les CFL prévoient d’utiliser seulement 30% de gaz, notamment pour les besoins du futur restaurant du siège, mais les analyses sont en cours afin de réduire au maximum la dépendance au gaz : « Ainsi, on vise le niveau d’excellence en certification BREEAM (pour « Building Research Establishment Environmental Assessment Method », certification environnementale mondialement reconnue) », annonce fièrement Roxane. Le projet prévoit aussi la récupération des eaux pluviales et des eaux grises, utilisées pour alimenter les espaces verts et les sanitaires.

Travailler dans ce nouveau bâtiment en tous points conforme aux plus hauts standards sera un vrai plaisir, Roxane en est convaincue. Relié à la gare centrale grâce à une interface du côté nord, le siège social aura en tout temps une connexion vibrante avec les activités ferroviaires quotidiennes et le ballet des arrivées et des départs.

« Pour nous, c’est également important de participer au renouveau du quartier de la gare, conclut Roxane. Nul n’ignore qu’il y a eu ces dernières années une dégradation du niveau de sécurité, et les CFL tiennent à contribuer au bien-être dans le quartier et à y créer un urbanisme agréable pour toutes les couches de la population et tous les passants. »

Il faudra beaucoup de main d’œuvre qualifiée pour mener à bien ce grand projet. De nouveaux postes sont régulièrement à pourvoir dans l’équipe de Roxane : consultez le site jobscfl.lu pour trouver l’offre qui correspond à votre profil.

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