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Même si elle a découvert son appétence pour le numérique plus tard dans sa vie professionnelle, Frédérique accompagne aujourd’hui la transition numérique au Centre de Maintenance du service trains et matériel. Elle conjugue cela avec les autres grandes passions de sa vie : le trek et la randonnée. Entre les deux, il y a une infinité de correspondances, nous dit-elle.

Quand elle est arrivée aux CFL il y a peu de temps, Frédérique ne connaissait l’univers ferroviaire qu’en tant qu’usagère. Des trains, elle en a pris beaucoup dans sa vie. Née en Suisse de parents français, elle a grandi en France et a vécu en Allemagne pour ses études, avant d’atterrir au Luxembourg pour y faire grandir sa vie professionnelle. Aujourd’hui, les processus de maintenance et de réparation de trains n’ont plus de secret pour elle. Elle a dû apprendre tout ça pour mieux accompagner les équipes métiers dans la transition digitale de leur travail. Elle est le trait d’union entre les équipes métiers et les équipes techniques et informatiques.

Pourtant, jeune, elle ne se serait probablement pas doutée qu’elle serait un jour aussi à l’aise avec ce qui à trait aux nouvelles technologies. Née dans une famille qui valorise les activités de plein air et qui lui a transmis le goût de la randonnée, elle n’était pas du genre à étirer le temps passé devant la télévision ou l’ordinateur. « D’ailleurs, je suis loin d’être une « digital native » ! », informe-t-elle.

« J’ai eu mon premier ordinateur à la toute fin de mon parcours universitaire en commerce international à Sarrebruck. Mais, de fil en aiguille, la vie m’a menée sur la piste du numérique, après un parcours très diversifié. »

Gravir des sommets en variant les plaisirs

Elle n’a jamais – ou presque – abandonné la pratique de la randonnée. De la simple rando, elle a évolué vers le trek, puis l’alpinisme, dans des environnements de plus en plus vertigineux où elle a manié le piolet et dompté le froid. Dans sa vie professionnelle, rebelote : elle est passée du secteur de la finance et des banques, où elle a occupé autant de postes en gestion organisationnelle qu’en accompagnement clientèle, jusqu’à l’univers des PME et de la création d’entreprises, puis au monde naissant des startups. À mesure que le monde se numérise, que le digital embrase tout, que les mots « intelligence artificielle » et « biotechnologie » se démocratisent, la carrière de Frédérique prend ce nouveau chemin naturellement.

Aujourd’hui, ses qualités de gestionnaire de projets autant que ses connaissances du digital en font une collaboratrice idéale pour le service de maintenance des CFL Elle sait comprendre rapidement les processus de travail de ses collègues des équipes métiers et identifier comment les améliorer. Invitez-la à dialoguer avec un ingénieur ou un planificateur de la maintenance, et la voici comme un poisson dans l’eau.

La montagne, arrière-plan apaisant d’une vie frénétique

Il y a les Alpes, toujours et encore. Les montagnes de Corse, traversées par le célèbre sentier GR20. Les canyons du sultanat d’Oman. Et tant d’autres. Pour Frédérique, la randonnée est une façon de se ressourcer et de se déconnecter de la technologie. Même si elle fait parfois des entorses à la règle : après tout, les montres GPS et les applications de cartographie pour la randonnée sont aujourd’hui de grands atouts pour les randonneurs.

Elle les utilise avec parcimonie, assure-t-elle. Surtout lors des treks – ces randonnées de plusieurs jours, où l’on dort dans des tentes ou des refuges en cours de route, traversant souvent plusieurs frontières à pied et « se laissant complètement immerger par la beauté sauvage et un autre rapport au temps ».

Sa voix s’emballe lorsqu’elle nous raconte un trek de deux semaines au Cap-Vert, en groupe. « On a traversé toute une île, rencontré des populations locales, plongé dans le mode de vie insulaire en dormant chez l’habitant. Bien que ce fût physiquement difficile et que la promiscuité entre nous pouvait être par moments éprouvante, j’ai tout aimé de cette aventure loin du cadre aseptisé de la vie moderne. »

Sans oublier les paysages d’une beauté sidérante. « D’un côté de l’île, une certaine aridité, de l’autre, une verdure luxuriante. C’est fascinant d’observer l’évolution des paysages, la manière dont la nature évolue en fonction des vents, des pluies, de l’humidité. Ce genre d’expériences nous fait grandir en tant que personne parce qu’on s’y connecte avec les fondamentaux de la vie. »

Équilibre travail-nature

Pour autant, Frédérique ne considère pas le trek comme l’antithèse de son emploi aux CFL, où elle est en contact avec des technologies toujours changeantes et où le rythme est toujours soutenu.

« Ce qui est magnifique, c’est que la complémentarité entre ces deux espaces de ma vie est tout à fait naturelle, assure-t-elle. Il y a un équilibre parfait – et d’ailleurs je remercie les CFL qui me permettent de conserver cet équilibre en aménageant des conditions de travail qui permettent les voyages de trek. »

Le trek a aussi fait grandir en elle des qualités qui lui servent au quotidien au travail : discipline, endurance, optimisme. « Ce qui est important dans mon métier, précise-t-elle, c’est d’essayer de voir le côté positif des choses. Les projets numériques se construisent par étapes, avec des hauts et des bas. C’est un peu comme les montagnes. Ça monte, ça descend. Il y a des jours plus faciles que d’autres. Et ça, c’est ma vie au quotidien. Il faut pouvoir gérer le projet, quelles que soient les conditions du moment, et motiver les équipes à garder le cap même dans les moments les plus tourmentés. L’idée de garder l’objectif en vue, c’est fondamental en trek comme dans mon travail au quotidien, parce que c’est ce qui permet d’affronter les obstacles. » 

Et quand la pression est trop forte, Frédérique a la chance de retrouver des collègues issus de différents départements, membres comme elle, de la section athlétisme des CFL pour partager une bonne course dans une ambiance de franche camaraderie. Cette implication au sein de l’Association sportive des CFL lui permet aussi de participer chaque année à des courses au Luxembourg ou en Europe, lors de rencontres internationales de cheminots.

« Par contre, je suis quasiment la seule femme qui court ! Si mes collègues féminines se sentent interpellées, qu’elles se joignent à moi ! Je serai ravie de partager cette passion avec elles. »

Et si, vous aussi, vous cherchez un environnement de travail qui vous permette de conjuguer sereinement vie privée et vie professionnelle, lancez-vous dans l’exploration de notre site carrière : on recrute !

Bientôt finies les journées dans la cabine du portique. Depuis peu, la technologie Remote Operating System (ROS) est fonctionnelle sur les trois grues. Les 15 grutiers actuellement en poste vont manipuler les grues à distance, sur un poste de travail doté de 6 écrans d’où rien ne leur échappe. Et d’où ils jouissent de meilleures conditions de travail, dans le confort du bureau et dans une meilleure synergie avec leurs collègues, présents dans la même pièce. Ce nouveau contexte de travail plaît particulièrement à Yannick, qui nous raconte avec enthousiasme.

Tu as rejoint le groupe CFL l’an dernier : tu t’es vite pris de passion pour le métier de grutier ?

Yannick : « Effectivement ! Et c’est un peu une surprise pour moi. J’ai rejoint CFL Terminals après une carrière de 20 ans dans l’armée française. Je me suis rapidement plu dans l’univers des chemins de fer. J’ai d’abord été opérateur plateforme, puis j’ai évolué très rapidement, après seulement trois mois, au poste de grutier, sur proposition de mes managers. C’est l’un des avantages de travailler aux CFL : on jouit d’une grande mobilité professionnelle et on peut rapidement saisir des opportunités de promotion et de nouveaux apprentissages. La conduite de la grue s’est avérée enthousiasmante pour moi, dès les premiers jours. Et, en quelques mois, j’ai pu maîtriser et comparer deux façons de faire : l’ancienne, dans le cockpit de la grue, et la nouvelle, dans le bureau ! »

Peux-tu d’abord m’expliquer l’ancienne méthode ?

« Plantons le décor. Le métier de grutier sur un terminal multimodal comme le nôtre, dans ses grandes lignes, consiste à déplacer des conteneurs ou des remorques d’un wagon à un autre (en partance vers une autre destination), ou vers des camions qui viennent récupérer des marchandises et les transportent vers leurs destinataires via le réseau routier. Tant dans la grue que dans le nouveau poste de travail au bureau, les opérations sont les mêmes. Il s’agit de procéder à la manutention et d’opérer les mouvements de translation, c’est-à-dire les déplacements de gauche à droite, ou de l’avant vers l’arrière, et vice-versa, ainsi que la descente du spreader (le plateau mobile sur lequel sont fixées les pinces qui accrochent les containers, NDLR) afin de saisir et déplacer les différentes charges. Chacun de ces mouvements est opéré via des manipulations humaines, qu’elles soient faites depuis la grue ou le bureau via les écrans. Auparavant, le grutier était dans la cabine et initiait les déplacements à l’aide de manettes – il avait donc un point de vue de l’intérieur et vivait physiquement le mouvement. En revanche, il ne pouvait pas tout voir, n’ayant de fait pas accès à tous les angles de vision nécessaires. »

Le nouveau système donne donc une meilleure vision d’ensemble ?

« On a installé un bureau qui donne sur 6 écrans : en un regard, on a accès à nos tâches de travail, à l’état de fonctionnement de la grue, et surtout aux caméras, qui occupent 4 de ces écrans. Il y a des caméras fixées sur le spreader et axées sur les coins supérieurs des conteneurs afin de faciliter la saisie de ceux-ci, et également sur l’extrémité des pinces pour davantage de précision dans l’opération d’accrochage : cela permet de s’arrêter au bon endroit et de ne pas déchirer la bâche de protection, qui était souvent écorchée avec l’ancienne méthode. En complément, nous pouvons encore nous appuyer sur un système de caméras fixées sur le portique : grâce à un joystick présent sur notre bureau, nous pouvons les orienter et même zoomer sur les zones demandant une analyse approfondie. »

Il va sans dire que cette nouvelle façon de travailler, à partir du bureau, offre un meilleur confort aux grutiers ?

« Indéniablement. Dans la chaleur du bureau, le travail est plus confortable. Nous avons accès plus simplement et plus rapidement aux commodités… Il faut savoir qu’avant, un grutier ne descendait que très rarement de la cabine et pouvait souvent y passer 6 heures d’affilée. Aujourd’hui on peut encore être amenés à sortir pour utiliser le chariot porte-conteneurs, et déplacer les charges hors de la zone des portiques, mais pour tout ce qui est des grues, on reste au bureau. »

Le nouveau système est tout de même opéré conjointement à une présence humaine chargée du déplacement des charges au sol : pourquoi ?

« Il y a parfois trop de mouvements imprévisibles autour des grues, par exemple des camions ou des personnes. Nous avons donc des opérateurs au sol pour contrôler les trains, et qui s’assurent que les conteneurs sont bien positionnés sur le wagon.»

Certaines opérations sont également plus complexes et nécessitent une personne sur le terrain. On peut citer en exemple la mise en place de semi-remorques sur un wagon. Pour ce faire, l’opérateur doit remonter les béquilles – la machine n’y arriverait pas seule – et ensuite il doit se placer à côté du wagon pour guider la descente de la remorque à l’adresse du grutier aux commandes dans le bureau. Dans certains cas, la machine n’offre pas encore de solution pour remplacer l’humain ni sa gestuelle communicative et démonstrative ! »

Peut-on imaginer un jour un système entièrement informatisé ?

« C’est même prévu dans un avenir proche ! Une nuance tout de même : tout sera informatisé mais pas automatisé. Un système informatique pourra effectuer toutes les translations, ce qui présentera un gain de temps conséquent, mais toutes les phases d’accroche de charge, de levage et d’entreposage restent des tâches où l’humain garde le contrôle. Le fait de pouvoir demander à la grue d’aller se positionner à un emplacement précis du stock ou à l’aplomb d’un wagon donné nous fait gagner beaucoup de temps, et nous pouvons par exemple utiliser ce battement pour prendre le contrôle d’une autre grue, sans bouger de notre fauteuil. »

Le ROS est, par ailleurs, une technologie encore peu utilisée dans le monde ferroviaire et pour l’instant surtout mise en place dans le secteur maritime, se déployant dans les ports. Si, vous aussi, vous désirez rejoindre une équipe qui fait bouger les lignes du monde ferroviaire et qui agit à titre de pionnier avec le ROS, jetez un œil à nos offres d’emploi.

Le projet ROS a été co-financé par l’Union européenne. Le contenu de cet article est de la seule responsabilité du Groupe CFL et ne reflète pas nécessairement l’opinion de l’Union européenne. 

Plongeons dans le quotidien de l’équipe environnement naturel. Appartenant au service Maintenance Infrastructure, elle regroupe actuellement Nadia, chargée d’affaires en environnement naturel, et quatre surveillants qui travaillent sur le terrain et surveillent étroitement la santé et la croissance des plantes, arbres et arbustes.

Bonjour Nadia ! La protection de l’environnement te tient à cœur depuis longtemps ?

Nadia : « Quand j’étais plus jeune, j’aspirais plutôt à une carrière d’architecte. Mais, au fil de mon parcours scolaire, j’ai fait un stage dans une déchetterie, puis un autre au sein d’un bureau d’ingénieur qui m’a permis d’évoluer dans l’univers de l’environnement. Ces deux expériences très concluantes m’ont donné envie de faire des études généralistes en environnement. J’y ai consacré un bachelor en Allemagne et un master en Belgique. C’est passionnant dans une époque où la sensibilité environnementale grandit, à un moment où la préoccupation pour la protection de nos écosystèmes est l’affaire de tous. L’environnement, c’est tout à fait global, ça me permet d’être au cœur de l’organisation de nos sociétés et au cœur des enjeux de notre époque. »

Tu as choisi d’intégrer les CFL dans une toute nouvelle équipe de surveillance de l’environnement naturel. Qu’est-ce qui t’attirait dans ce défi ?

« Effectivement, mon poste de Chargée d’affaires en environnement naturel n’existait pas tel quel avant mon arrivée, et il répond au besoin de développer de nouvelles façons d’opérer la gestion de la végétation, avec des méthodes conformes aux objectifs environnementaux actuels. C’est très motivant d’avoir la possibilité d’inventer moi-même mon propre poste, et de relever un défi environnemental de notre époque, d’être créative, de trouver un espace de liberté et d’autonomie à l’intérieur d’un cadre stable comme les CFL. Dans un cadre légal également contraignant, mais qui demande de l’inventivité pour arriver à le respecter. »

L’entretien de la végétation, c’est plus complexe qu’on ne le pense ?

« En effet, il ne s’agit pas simplement de prévoir de couper les mauvaises herbes de temps en temps. Notre travail est de trouver les meilleures solutions d’entretien de la végétation, avec la contrainte de respecter l’environnement tout en n’entravant pas les activités ferroviaires et en respectant les impératifs liés aux constructions existantes sur les sites. Il y a par exemple des contraintes liées aux espèces : les haies ne nécessitent pas la même fréquence d’entretien que d’autres types de végétation par exemple. Il faut aussi prendre en considération les nécessités de la sécurité ferroviaire et faire bon voisinage avec les riverains qui possèdent des maisons sur nos tracés, et ce, en restant en ligne avec la législation qui évolue pas mal ces derniers temps, cela donne une équation complexe qui fait appel à notre créativité pour élaborer des solutions qui conviennent à toutes les parties. »

Concrètement, comment se déroule le travail des surveillants ?

« Ensemble, on a mis en place un cadre opérationnel qui nous permet d’établir notre programme de l’entretien de la végétation. En s’y fiant, les surveillants procèdent aux coupes et aux entretiens dans différentes zones au fil de l’année, en variant aussi les méthodes et processus selon les différents terrains. Leur travail est aussi affecté par la météo, qu’il faut savoir un peu anticiper dans nos planifications. Il peut aussi nous arriver d’avoir nos plans contrecarrés par des évènements climatiques soudains : on fait comme tout le monde dans ces cas-là, on s’adapte. »

Quel est le profil des surveillants ? C’est un poste accessible à des gens aux horizons variés ?

« Actuellement, nous avons quatre surveillants. L’un est un cheminot chevronné qui a une bonne expérience de l’univers des CFL et une excellente connaissance du territoire luxembourgeois. Les trois autres sont des jeunes qui ont été embauchés plus ou moins en même temps, qui ont fait au lycée une spécialisation en environnement. »

Dans l’avenir, l’équipe sera appelée à grandir ?

« Certainement. Il y a beaucoup à faire pour faire évoluer nos pratiques actuelles, qui ne nous permettent pas encore d’atteindre l’idéal environnemental souhaité. Les prochaines années vont être très intéressantes : il faudra investir beaucoup de temps et d’énergie pour concilier tous les enjeux qui se poseront à nous. Difficile de prédire l’avenir, mais on peut par exemple imaginer une diminution graduelle de l’utilisation des pesticides, voire une interdiction de ceux-ci. Il nous faudrait alors beaucoup de main d’œuvre supplémentaire pour entretenir les abords des voies sans produits chimiques.

On pourrait imaginer aussi d’éventuels projets des CFL pour favoriser le développement de la biodiversité sur des terrains en friche, où seraient créés de nouveaux biotopes, et où cohabiteraient librement des plantes et des petits animaux. Il faudra alors entretenir ces espaces en fonction de règles de protection de la faune et de la flore. Il est clair que notre équipe est appelée à grandir et à diversifier ses activités et ses expertises. Le champ des possibles est très vaste.

Tout cela va prendre du temps, nous fonctionnons petit à petit, étape par étape, et dans le respect des activités ferroviaires et de leurs traditions. »

Vous aussi, rejoignez une entreprise qui prend soin de ses salariés et de l’environnement : les CFL recrutent.

Pour contribuer à l’atteinte de l’objectif national de neutralité carbone d’ici 2050, les CFL ont enclenché une vaste opération de mesure de l’empreinte carbone de la société. Les émissions directes et indirectes sont scrutées à la loupe, première étape d’une campagne de réduction et de compensation. Aux commandes de cette stratégie 0 Carbone, Manuel orchestre ces opérations de maîtrise des émissions des CFL. Il nous raconte ce passionnant processus.

Comment es-tu devenu coordinateur sécurité et environnement aux CFL ?

Manuel : Sans avoir été spécifiquement attiré par les questions environnementales quand j’étais jeune, j’ai toujours eu de l’appétence pour les sciences, notamment la biologie. C’est d’ailleurs la discipline que j’ai choisie pour ma licence. À partir de là, les enjeux environnementaux se sont imposés comme une évidence, à la fois à titre d’intérêt personnel et parce que les défis climatiques de notre époque ont rendu le sujet inévitable. Cela s’est fait doucement, par petites touches, dans un croisement tout naturel entre la biologie et les sciences environnementales, qui sont bien évidemment liées à plusieurs égards. J’ai alors fait un master en Gestion et valorisation des écosystèmes aquatiques – un univers passionnant. Et, il y a six ans, de fil en aiguille après quelques autres expériences de travail, j’ai rejoint les CFL à ce poste qui a beaucoup évolué ces derniers temps afin de se concentrer de plus en plus sur les thématiques environnementales. Je n’avais pas anticipé travailler dans l’univers des chemins de fer, mais c’est un monde stimulant, où je peux conjuguer plusieurs de mes intérêts scientifiques.

Peux-tu résumer les grands objectifs de la stratégie 0 Carbone dont tu as la responsabilité ?

Manuel : Il s’agit, dans un premier temps, de prendre conscience et de mesurer notre impact sur l’environnement à tous points de vue. Cela se fait en prenant en compte l’activité ferroviaire en elle-même, mais aussi les émissions liées au travail de bureau, celles engendrées par notre gestion des déchets, par la construction de nouvelles infrastructures. Nous incluons également les émissions de nos fournisseurs et sous-traitants et celles liées aux marchandises que nous achetons pour nos activités quotidiennes, entre autres. La première étape est de faire un bilan des gaz à effet de serre, autrement dit de calculer nos émissions directes, celles émises directement en lien avec nos activités, ainsi que nos émissions indirectes, celles émises en amont et en aval de nos activités. Nous travaillons à mettre en place, de façon globale dans l’ensemble de l’entreprise, des manières concertées et efficaces de faire ces calculs – cela n’avait jamais été fait aussi exhaustivement auparavant. Par la suite, à partir de ces données, on pourra mettre en place des mesures de réduction, voire éventuellement de compensation, de nos émissions de gaz à effet de serre.

« Les CFL désirent vraiment faire preuve d’exemplarité écologique en réduisant les émissions de gaz à effet de serre liées à leurs activités. »

En fonction des différentes sources d’émissions, les méthodes de calcul diffèrent ?

Manuel : Maintenant que nous avons réalisé un exercice de calcul pour les années 2019 à 2021, nous avons une meilleure idée de l’arsenal de méthodes dont nous avons besoin pour arriver à identifier toutes nos émissions. Un bureau d’études nous a accompagné dans ces opérations complexes, qui nécessitent de collecter beaucoup de données, de faire des estimations à partir de différentes formules de calcul, et d’analyser et de croiser efficacement les données. Avec ce bureau, on a choisi un cadre global de travail appelé le Greenhouse Gas (GHG) Protocol – c’est une méthodologie standardisée qui s’est avérée très efficace. Il fallait commencer par faire une cartographie des CFL, reconstituant toutes les facettes de l’entreprise sous l’angle des émissions de CO2, pour être certain de n’oublier aucun service ni aucune activité potentiellement génératrice de gaz à effet de serre. Ensuite, il a fallu réunir les données et calculer.

Peux-tu donner des exemples concrets ?

Manuel : Dans certains cas, c’est simple : on connaît par exemple précisément les quantités de diesel achetées et utilisées par les CFL sur une année. Mais, dans d’autres cas, comme les émissions reliées au chauffage et à la climatisation des bâtiments par exemple, on doit notamment travailler sur la base de données monétaires (les montants des factures payées) et faire des estimations à partir des données disponibles. D’une manière générale pour les émissions indirectes, les calculs sont ainsi faits, à partir d’une analyse des dépenses des CFL, dans une collaboration avec les départements de comptabilité et de finance. Les dépenses d’achat de matériel de bureau, par exemple, sont pris en considération de cette manière. On utilise également les données de différents sondages, par exemple pour mesurer les émissions engendrées par les déplacements de nos collaborateurs vers leurs lieux de travail, qu’ils viennent en voiture ou en transport en commun. On a fait le même genre d’estimation au sujet des passagers des CFL, pour calculer leurs émissions lors des trajets vers nos différentes gares. On a aussi utilisé des statistiques nationales, émises par le gouvernement, au sujet des habitudes de transport des Luxembourgeois, à partir desquelles on fait des estimations. On va très loin dans le calcul des émissions indirectes, les émissions liées à nos activités mais non émises sur nos sites ou par nos engins.

Y-a-t-il des émissions qui s’avèrent encore impossible ou trop difficile à mesurer ?

Manuel : Toutes celles relatives à nos activités numériques sont difficiles à saisir dans leur entièreté. L’impact de nos déchets est aussi parfois difficile à mesurer. Contrairement aux émissions directes, que nous arrivons déjà à estimer de manière complète, les émissions indirectes représentent globalement un défi et il reste beaucoup de potentiel pour améliorer leur recensement. Pour cela, j’aurai besoin de renfort. Tous les gens qui ont de l’expérience en bilan carbone et des compétences en analyse de données sont les bienvenus aux CFL pour nous aider à mener à bien cet exercice.

L’étape suivante est de déterminer comment réduire ou compenser les émissions ? Quelles pistes sont envisagées ?

Manuel : Nous sommes à l’étape de consultation des représentants de divers niveaux hiérarchiques des CFL pour répertorier, d’abord, ce qui existe déjà, et identifier des manières de généraliser et d’affiner les bonnes pratiques déjà en place. Ensuite, on déterminera ce qui sera mis en place, en fonction des réalités du terrain et des besoins de chaque département, en essayant aussi de centraliser ce qui peut l’être, pour éviter des actions isolées qui ont peu d’impact. C’est l’une des joies de mon travail : collaborer avec tous les services des CFL dans une grande conversation collective. Et c’est ainsi qu’on arrive à faire vraiment changer les choses à tous les niveaux.

Vous aussi, rejoignez une entreprise durable et responsable : les CFL recrutent.