Il est des parcours qu’on remarque, tant ils sont exemplaires et évidents, et il y a ceux qui surprennent, choisissant de franchir les obstacles au lieu de les contourner, traçant ainsi leur propre voie. Tel est le chemin de Serge, entré dès sa sortie du lycée aux CFL comme conducteur de trains, aujourd’hui à la tête d’un service de près de 500 personnes.
Comment es-tu entré aux CFL ?
C’est parti d’une blague ! En dernière année de lycée, des copains et moi avons vu dans le journal que les CFL recrutaient des conducteurs de trains. On s’est lancé le défi de postuler pour voir en quoi consistait le recrutement, sans aucune intention sérieuse. Je me suis pris au jeu au fur et à mesure que je passais les étapes avec succès. C’est seulement quand j’ai eu mon contrat entre les mains que j’ai réellement compris que j’avais trouvé un travail. Je n’avais pas envie de faire des études supérieures, je n’avais pas non plus de rêve de gosse à poursuivre pour un métier en particulier : c’est comme ça que j’ai signé en 1998 pour devenir conducteur de trains.
La formation des conducteurs de trains durait 24 mois à l’époque (contre 12 aujourd’hui) : cela ne t’a pas effrayé, toi qui ne voulais justement plus étudier ?
Au bout d’un an, j’ai voulu arrêter : ça n’allait pas assez vite pour moi, je voulais de l’action, et toutes les réglementations à apprendre, ça m’ennuyait, même si je savais que c’était indispensable. J’ai démissionné, mais mes chefs m’ont convaincu de rester, et de terminer la formation, en me disant que j’aurai des opportunités par la suite telles que planificateur, formateur. Ça correspondait aussi au moment où on pouvait commencer à faire des manœuvres avec les locomotives et à entrer dans la conduite, alors je me suis accroché.
À l’issue de ta formation, tu as passé 4 ans à conduire des trains, avant de devenir planificateur en 2004 : tu as finalement préféré le bureau à l’action ?
J’avais l’action oui, mais je n’avais plus cette excitation de la nouveauté, j’avais besoin de faire fonctionner mes méninges : arranger les plannings pour les conducteurs intègre tellement de variables et d’imprévus que ça relève souvent du casse-tête, c’était exactement ce qu’il me fallait. Puis dans la foulée de la création de CFL cargo, j’ai été détaché en 2006 auprès de la filiale pour mettre en place la planification de leurs conducteurs. C’était une page blanche, tout était à faire, c’était un challenge très satisfaisant pour moi, et ça m’a conforté dans l’idée que mon épanouissement personnel allait de pair avec des réalisations concrètes au travail. Dans cette optique, j’ai passé l’examen pour faire un changement de carrière et m’ouvrir de nouvelles portes dans l’entreprise.
C’était en 2007, et ce changement de carrière te permet de monter en grade pour devenir responsable du poste de commande et de la trentaine de personnes en charge de la planification : c’était le début d’un nouveau défi ?
Oui, et j’ai eu cette chance de prendre mes fonctions en même temps que mon binôme, qui lui était en charge de la formation continue , on s’est beaucoup soutenus. En 2010, j’ai proposé de reprendre la formation continue, et c’est au même moment que mon chef de l’époque m’a proposé de suivre une formation en management et coaching.
C’était une formation en école de commerce, sur une année à raison de 2 jours par mois. J’ai soutenu mon projet de fin de formation avec succès, le fondateur de l’école m’a à cette occasion encouragée à reprendre mes études. À l’époque j’avais déjà plus de dix ans d’expérience du monde du travail, et je voyais très bien l’intérêt de me lancer dans des études, même si j’étais moins disponible qu’à la sortie du lycée : j’avais une famille et un travail à temps plein.
Tu t’es quand même lancé dans des études à 30 ans passés ?
Même un peu plus tard, ça a pris du temps pour que je me lance, mais je l’ai fait. J’ai entrepris les démarches pour une validation des acquis de l’expérience qui m’a permis de m’inscrire dans un MBA à l’université de Nancy. J’avais les cours le soir et le samedi, j’ai utilisé le congé de formation pour préparer mes examens, pendant 2 ans. Ce fut dur par moment, mais ça a payé, j’ai réussi à concilier de nouvelles responsabilités au travail – j’étais entre temps devenu responsable du centre opérationnel – et à décrocher mon diplôme.
Qu’est-ce que ça a changé pour toi ce diplôme ?
Ça m’a apporté une très grande fierté, et ça m’a aussi rendu conscient de la confiance qu’on m’accordait aux CFL. Je pense aujourd’hui que si j’avais travaillé ailleurs, j’aurais franchi les mêmes étapes, mais j’aurais probablement dû changer d’entreprise plusieurs fois pour m’accomplir professionnellement : j’ai eu cette chance que tous mes chefs m’ont soutenu dans mon cheminement.
Aujourd’hui tu es Chef du Service Activités Voyageurs qui compte près de 500 personnes. Qu’est-ce que tu retiens de ton parcours, depuis ta sortie de lycée ?
Je suis heureux d’avoir saisi toutes les opportunités qui se présentaient, et d’avoir écouté les gens qui croyaient en moi. Ça a représenté énormément de travail et d’investissement personnel, mais c’est aussi assez fou que j’aie pu faire tout ça en restant chez le même employeur. J’ai la conviction que cette chance peut se présenter à ceux qui s’en donnent les moyens : si vous restez animé par l’envie d’apprendre, de vous rendre utile, et que vous êtes ouverts aux opportunités, vous pouvez tracer votre propre chemin aux CFL.
Que peut-on te souhaiter pour l’avenir ?
Quelle que soit la fonction, j’ai besoin de savoir que j’apporte quelque chose à l’entreprise, d’occuper un poste où j’ai une vraie valeur ajoutée, et dans lequel je ne m’ennuie pas. Je sais qu’aux CFL ce sera toujours possible.
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